Florence Lafleur, bénévole à la cellule signalement | Samusocial de Paris
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Florence Lafleur, bénévole à la cellule signalement

19 Jun 2018 • Portrait

Portrait de juin 2018.

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Comment êtes-vous devenue  bénévole au Samusocial de Paris ?

J’ai découvert le Samusocial de Paris dans le cadre d’une formation de trois jours proposée par les tuteurs. J’étais bénévole dans les maraudes d’Autremonde, les formations maraudes sont proposées à tout un panel de maraudes bénévoles, dont Autremonde. Je souahitais connaître le Samusocial de Paris depuis longtemps, et à la suite de cette formation, j’ai voulu y devenir bénévole. J’en ai parlé aux tuteurs, et j’ai pu rejoindre la cellule signalement dans le cadre des renforts hiver.

 

Comment se passe une prise de poste à la cellule signalement ?

La cellule fonctionne en période hivernale, de 18h à 22h. Ces limites horaires sont un peu frustrantes, car on s’arrête finalement assez tôt. Par temps doux ou pluvieux il y a assez peu de signalements, et il arrive de terminer à 21h30. Nous réceptionnons les appels de particuliers signalant des personnes à la rue, leur demandons de les localiser le plus précisément possible, réflechissons aux bonnes orientations (pompiers, maraudes de la RATP, de la SNCF, du Samusocial de Paris). Il faut acquérir les bons réflexes, oser demander à la coordination de nuit d’envoyer une maraude lorsqu’on sent que c’est important.

 

Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées ?

S’adapter au stress, à l’exaspération et à l’imprécision des particuliers est un véritable exercice. Les personnes sont souvent avares de détails, fatiguées d’avoir patienté longtemps, or nous avons besoin de locations très précises. Une fois un particulier avait passé en revue toutes les personnes installées boulevard de l’hôpital, c’était une vraie liste de courses, j’ai eu du mal à lui faire comprendre la réalité des maraudes. Nous ne sommes pas des standardistes qui prenons des rendez-vous, et nous ne sommes quand même pas là pour nous faire engueuler ! Mais il y a aussi les particuliers qui sont très sympa, ceux qui remercient.

 

Quelle impression vous a fait le travail d’écoutant ?

En journée j’ai eu l’impression que c’était très difficile pour les écoutants de lever le pied, il y a vraiment beaucoup d’appels. En nuit on a plus de temps pour parler, il m’a semblé qu’il y avait plus de facilité à être dans le lien. J’aurais aimé pouvoir travailler comme écoutante bénévole, mais ce n’était pas possible.

 

Avez-vous eu l’occasion d’explorer d’autres facettes du Samusocial de Paris ?

J’ai pu faire des nuits d’observation auprès des écoutants de nuit, parmi les équipes de maraude, et au centre d’hébergement d’urgence Romain Rolland. La maraude a été la plus merveilleuse aventure qui me soit arrivée, c’est une chose que je voulais vivre depuis longtemps, à mes yeux les maraudes sont vraiment l’emblème du Samusocial de Paris .

 

Vous aviez pourtant déjà fait des maraudes avec Autremonde ?

Oui mais les maraudes d’Autremonde ont lieu de 21h à 23h. Je tenais à faire une nuit entière, c’est une expérience tout-à-fait différente de celle de la soirée, et le fait d’accompagner les personnes rencontrées vers des structures d’hébergement est également très important. Participer à une maraude m’a fait comprendre des difficultés d’accompagnement, certaines personnes ne veulent pas aller dans les structures d’hébergement, les choses ne se font pas d’un coup de baguette magique, et c’est souvent ce qu’il y a de plus difficile à faire comprendre quand on a des particuliers qui font des signalements.

 

Comment s’est passée votre incursion à Romain Rolland ?

C’était très bien aussi. Je suis également devenue bénévole à Romain Rolland. J’y vais une fois par semaine pour être à l’accueil ou à la restauration. Le repas c’est un moment où on peut discuter, autant avec les personnes en urgence qu’avec celles qui sont en continuité. L’accueil c’est un peu plus difficile, on ne sait pas toujours à qui on a affaire. J’aime aussi beaucoup participer aussi aux lessives, parce que ça me fait courir partout dans le centre.


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