« Je veux être cette petite lucarne qui leur montre la lumière du jour. »
Hamid est aide-soignant au LHSS Les Lilas. Avec ses collègues soignants et travailleurs sociaux, il s’occupe de personnes sans domicile, aux pathologies aigues qui nécessitent un suivi médical 24/24h. Il nous parle de son métier.
Comment décririez-vous votre métier ?
Aide-soignant au Samusocial de Paris, c’est l’accompagnement dans la vie quotidienne des hébergés. Nous les aides-soignants et les infirmiers on fait un travail d’autonomisation, sur la tenue de la chambre, la gestion des affaires propres et sales, tout le quotidien des personnes. On n’est pas dans les soins d’hygiène parce que les personnes sont généralement autonomes. C’est différent de l’hôpital ou de la maison de retraite : on est dans la stimulation, la discussion, la négociation.
Comment avez-vous choisi cette profession ?
C’est une réorientation professionnelle. Avant j’étais dans le marketing et le commerce international. Absolument rien à voir ! A 38 ans je me suis dit que je n’avais plus envie, ça ne m’apportait rien du tout. J’ai entendu parler du Samusocial de Paris, je me suis renseigné et je me suis dit « je veux faire ça ! ». Mon projet initial c’était d’être aide-soignant puis infirmier. Mais le métier d’aide-soignant me comble énormément. J’ai commencé, en avril 2005, à Ridder Plaisance dans le 14e.
Qu’est-ce qui vous rend fier dans votre travail ?
Les personnes hébergées ont besoin de quelqu’un de bienveillant et qui les considère ! C’est comme ça qu’en 2006, j’étais alors dans le 20e, on a transformé notre salle de repos en salle de bien-être, pour nos hébergés. J’étais ravi : cela leur permettait de bénéficier de soins de valorisation et de travailler avec eux sur la restauration de leur estime de soi.
Qu’est-ce-qui vous motive dans votre mission ?
Ça donne un sens à ma vie déjà, et puis le soir je rentre chez moi avec la banane comme on dit ! Je suis très satisfait de ma journée. Parce que ces personnes, hébergées par le Samusocial, on n’a pas le droit de les négliger. On fait tout pour elles. Moi, en tout cas, il n’y a pas une demande à laquelle je réponde « non », c’est toujours « oui je vais voir » et j’essaye de les aider comme ça. Parce que les difficultés qu’ils subissent dans la vie, dans leur quotidien, suffisent. Je veux être cette petite lucarne qui leur montre la lumière du jour. C’est un peu prétentieux mais c’est mon état d’esprit !