Nuit de la solidarité 2022 : nos agents sur le front ! | Samusocial de Paris
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Nuit de la solidarité 2022 : nos agents sur le front !

09 Feb 2022 • Actualité

Près de 2600 personnes, sans solution d’hébergement, ont été dénombrées dans la nuit du 20 au 21 janvier dernier. Soit une baisse de 8% par rapport à la précédente édition. 350 équipes composées de bénévoles parisiens, de professionnels de l’action sociale, mais aussi d’associations et de nombreux partenaires (RATP, SNCF, APHP, Paris Habitat, Effia, Indigo, Saemes), ont parcouru les rues de la capitale par un froid mordant. Ces volontaires sont allés à la rencontre des personnes en situation de rue pour faire un décompte exhaustif et à un instant T ce soir-là dans Paris.

Nuit de la solidarité 2022
©Photos Guillaume Bontemps / Mairie de Paris

Nuit de la solidarité Maraude

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les agents du Samusocial de Paris présents à tous les niveaux
Ils ont été plus de 40 à participer à la Nuit de la Solidarité 2022 et ils ont pu mettre à profit leur expertise de la grande exclusion et leur connaissance de ce public. Vanessa Benoit, directrice générale du Samusocial de Paris, explique ainsi que « le Samusocial est impliqué à tous les niveaux de la Nuit de la Solidarité : il fournit chaque année un nombre élevé de participants, il est présent au QG central pour la cellule de vulnérabilité, il participe au comité scientifique et à l’analyse des résultats. C’est important que l’expertise des professionnels du Samusocial soit mobilisée de cette manière. C’est aussi un beau témoignage de leur engagement. Merci à eux ! »

Un outil essentiel de la lutte contre la grande exclusion
Le dispositif « a objectivé des évolutions que les professionnels de terrain ressentaient : le nombre élevé de femmes en situation de rue (14% contre 2% dans les estimations précédentes), la diversité du public (des personnes jeunes, des personnes âgées, des couples…), le contraste entre personnes ancrées à la rue et personnes arrivées récemment… » constate Vanessa Benoit qui poursuit en précisant que l’opération « a aussi mis en lumière des profils très différent, dans leur recours au 115 et à l’hébergement : les personnes jeunes qui ne connaissent pas le 115, les personnes plus âgées qui ne veulent plus l’appeler, et les personnes entre les deux qui l’appellent régulièrement et utilisent les centres d’hébergement. »

Un premier bilan  pour 2022
Cette 5e année était marquée par deux nouveautés : la mutualisation de l’opération avec le recensement national réalisé par l’INSEE et la participation de certaines communes de la Métropole du Grand Paris.
Près des trois quarts des personnes sans hébergement rencontrées l’ont été dans les rues de Paris, et environ un quart des autres dans d’autres secteurs :  talus du périphérique, parcs et jardins, bois de Vincennes et de Boulogne, stations de métro et RDR, gares, parkings, espaces de Paris Habitat ou encore salles d’attentes de l’APHP.
Bilan : une baisse du nombre de personnes sans abri rencontrées qui se confirme puisque c’est la deuxième année consécutive que leur nombre diminue, « c’est pourquoi la baisse, pour la deuxième année consécutive, est particulièrement intéressante, même si elle est à rapporter au nombre très élevé de places ouvertes en ce moment » précise la Directrice générale.
          > Pour en savoir plus, un premier rapport est en ligne sur le site paris.fr.

personne dormant dans une voiture

Une expérience terrain nécessaire…
Pour les agents du Samusocial de Paris ayant participé à l’opération, l’expérience a été marquante et une occasion pour beaucoup d’entre eux d’aller à la rencontre des publics pour lesquels ils travaillent. Valentin Somm, arrivé très récemment à la direction de la Communication et du Mécénat, en témoigne : « La Nuit de la Solidarité a été pour moi un bon moyen de mesurer les réalités du terrain ». Analyse partagée par Alexandre Folliot, chargé de mission accessibilité au 115 : « En tant que chargé de mission, il y a le risque d’être un peu loin de la réalité du terrain, des opérations. Donc je ne loupe pas une occasion de me rapprocher des usagers que ça soit par les immersions, les concertations… la Nuit de la Solidarité c’était une occasion de plus ! ».
Olivier Lacourt, intervenant terrain chez Delta, souhaitait lui avoir « une autre approche par rapport au public des hôtels ».

… malgré quelques appréhensions
Valentin le reconnaît « (…) Aller à la rencontre des personnes sans abri, sur le terrain pour ne rien leur apporter de concret, me semblait gênant, j’appréhendais vraiment la prise de contact ». En effet, le dispositif n’est pas une maraude. L’approche des personnes dans le besoin, sans avoir de solutions concrètes à leur proposer pour les aider, n’est pas simple à gérer pour les volontaires. Blandine Régent, chargée de projet pour la Responsabilité Sociétale des Organisations, a même trouvé cela « un peu frustrant de ne pas être dans l’action, d’être juste dans le recensement car concrètement on n’agit pas ce soir-là. ».
Par ailleurs, la démarche même, qui nécessite d’«aller-vers », d’engager le dialogue, tout en complétant des questionnaires le plus précisément possible a pu renforcer la peur de se lancer : « La démarche n’est pas évidente, on a tout un tas de formulaire avec nous, avec des questionnaires un peu contraignants, même s’il y a  du savoir-faire », indique Olivier.
Pour autant toutes et tous soulignent qu’un dialogue a bien eu lieu ce soir-là avec les personnes croisées et Blandine poursuit « On a croisé des gens qui étaient presque tous très ouverts à la discussion, c’était des bons moments d’échange. (…) je suis curieuse des résultats, de voir ce que ça a donné » !

Un dispositif à suivre au moins une fois
Alexis Colin, responsable outils métiers SIAO, avait entendu parler du dispositif mais n’avait pu, jusque-là, y participer : « Je trouvais intéressant de découvrir au moins une fois ce dispositif, on a beaucoup de collègues qui le font, de partenaires… »
Equipes, responsables d’équipes, QG central, QG d’arrondissements, référents, formations, signalements, questionnaires personne seule, famille, groupe, … il n’est pas simple en une soirée d’absorber ce nouveau vocabulaire, de comprendre son rôle dans le dispositif et d’intégrer les enjeux d’une telle soirée. C’est pourtant le reflet d’une opération millimétrée qui implique en très peu de temps (moins de deux heures), de former un maximum de bénévoles et volontaires aux techniques des enquêtes et aux objectifs du décompte. Arrivés aux alentours de 20h, tout le monde doit être reparti sur son secteur d’intervention avant 22h. « J’ai trouvé ça impressionnant, très bien organisé. Du point de vue logistique, c’est très bien pensé et du coup ça a roulé tout seul » explique Blandine.
« Allez-y ! » poursuit Vanessa Benoit, « C’est une soirée de rencontres : rencontre avec les équipes d’accueil dans les mairies d’arrondissement, chaleureuses et attentives ; rencontre avec les Parisiens, qui s’inscrivent toujours en masse, et montrent à quel point il existe une envie d’aider et de s’impliquer ; rencontre avec les personnes sans abri, qui nous apprennent tellement de choses. »

Rencontre sans abri
©Photos Guillaume Bontemps / Mairie de Paris

Au cœur des équipes : échanges et sensibilisation
La Nuit de la Solidarité est un travail d’équipes où bénévoles et professionnels du secteur œuvrent dans le même sens, comme le souligne Valentin : « Mon équipe était formée de personnes de tous âges, d’horizon variés, mais qui étaient toutes liées par le quartier qu’on sillonnait. Chacun avec des appréhensions, des idées prédéfinies de là ou on pourrait trouver des personnes sans abris, des désaccords, et finalement chacun s’entend, enrichit les conversations avec les personnes à la rue. J’ai trouvé ça très plaisant et encourageant. »
Enfin, ces échanges au sein des groupes de volontaires sont un formidable outil de sensibilisation aux problématiques de la grande exclusion. Ainsi pour Alexandre « cette opération mobilise plus de 2000 personnes. C’est agréable de rencontrer à la fois des professionnels du secteur et des bénévoles, et de sentir tout ce collectif, c’est très motivant. Se dire que derrière de grosses organisations comme le Samusocial de Paris et d’autres, il y a aussi une bonne partie de l’opinion publique qui soutient cette lutte et qui a envie de se mobiliser ».
Un moyen de rompre au moins pour un soir, mais peut-être plus, la barrière invisible qui peut se dresser entre la personne à la rue et le simple passant.

 

Au QG Central de l’opération, le Samusocial de Paris joue un rôle majeur pour l’orientation et la mise à l’abri des plus vulnérables   - Interview de Marjorie Allègre, coordinatrice 115 nuit :

Quel était votre rôle ?

« Au QG central nous faisons ce soir-là exactement le même travail que l’on fait toutes les nuits. Sauf que là on travaille de concert avec l’ensemble des professionnels, que ce soient le recueil social de la RATP, l’UASA (Unité d’assistance aux sans-abris), la Mairie de Paris.

Comment s’est organisée votre mission avec les autres structures présentes ?

Il y avait sur site une cellule de vulnérabilité constituée de travailleurs sociaux qui recevaient les alertes et signalements des équipes sur le terrain et qui jugeaient de la vulnérabilité de la situation (mineurs isolés, familles avec enfants en bas âge, personnes en situation de handicap ou fragiles…). Cette cellule nous sollicitait pour des mises à l’abri quand ça s’avérait nécessaire. Ensuite, en fonction, on essayait de voir si l’orientation était possible, parmi le panel de mises à l’abri dont nous disposions qu’elles soient hôtelières ou en centres d’hébergement. Dans ces cas-là, un transport était organisé avec l’UASA ou la RATP.

Que retenez-vous de cette opération ?

C’était pour moi l’occasion de rencontrer les partenaires, parce que je travaille de nuit, de rencontrer physiquement les collègues du recueil social de la RATP avec qui on travaille très souvent au téléphone, l’UASA, les collègues de Delta… »

 


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