Trois bénévoles du Samusocial de Paris racontent leur engagement | Samusocial de Paris
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Trois bénévoles du Samusocial de Paris racontent leur engagement

13 Nov 2025 • Portrait

Au Samusocial de Paris, les bénévoles ne sont pas seulement des renforts : ce sont des visages, des voix, des présences. Dans les salles de cours, les lieux d’accueil ou les centres d’hébergement d’urgence, ils et elles tissent chaque jour un lien essentiel. Maryline, Hélène et Monique ont accepté de raconter leur mission, leurs émotions et surtout ce que cet engagement leur apporte. 

Maryline 

Maryline a 65 ans. Ancienne employée de la BNP Paribas, elle donne depuis trois ans des cours de FLE (Français Langue Étrangère) à l’ESI Saint-Michel, auprès des personnes du dispositif Premières Heures, un programme qui permet à des personnes en situation de grande précarité de se réinsérer progressivement par le travail. 

« Les personnes qui sont nos apprenants travaillent déjà à mi-temps dans ce dispositif, et celui-ci inclut également des cours de français. Je pense qu’à 99 % les personnes qui en bénéficient ne sont pas de langue française native. L’objectif, c’est de les aider à se perfectionner ; dans certains cas, c’est même de l’alphabétisation pour des personnes non-lecteurs, non-scripteurs. » 

Maryline n’avait jamais enseigné auparavant, mais elle s’est prise au jeu. 

« Je n’ai jamais enseigné, et je me rends compte que j’aime ça. Quand je fais le cours, il n’y a plus rien autour : ça vide la tête. Même si parfois je traîne un peu des pieds parce qu’il faut se lever tôt, finalement je repars contente. » 

Les cours durent une heure et demie, deux fois par semaine. Maryline prépare toujours un petit contenu : un texte, un dialogue, parfois une chanson. 

« Ils aiment bien écouter des dialogues et essayer de capter des mots. On fait plusieurs écoutes et ils s’aperçoivent au fur et à mesure qu’ils comprennent de plus en plus. » 

Les niveaux sont variés, mais les progrès sont bien là : 

« On a l’impression d’être utile, mais au-delà de l’apprentissage, c’est un moment agréable pour tous. On rigole bien aussi, donc je pense que pour eux c’est un bon moment, et pour nous aussi. » 

Ce qu’elle en retient, c’est cette impression d’utilité réciproque. 

« Les apprenants nous renvoient beaucoup de reconnaissance. C’est gratifiant. » 

Et si elle devait décrire le Samusocial de Paris ? 

« Le Samusocial, c’est beau et nécessaire. » 

 

Hélène 

Kinésithérapeute depuis 1981, Hélène a exercé plus de vingt ans à l’hôpital. Avant même sa retraite, elle cherchait comment « continuer à être utile ». En 2024, elle rejoint l’Oasis, l’accueil de jour pour femmes sans abri du Samusocial de Paris. Depuis, chaque lundi matin, elle vient bénévolement soulager les douleurs de ces femmes. 

« Quand je viens, je dis : “Aujourd’hui, je suis là, est-ce que quelqu’un a mal quelque part ?” Certaines ne savent pas ce que fait une kiné, donc j’explique un peu. » 

Son travail est bien différent de ce qu’elle a connu à l’hôpital. 

« C’est complètement différent, parce que ce sont des personnes en difficulté, en grande précarité. Parfois, elles n’ont pas vu de médecin, donc c’est à moi à pousser, à connaître un peu le diagnostic, à éliminer certaines choses. » Elle sourit : « J’ai juste une table. Il faut s’adapter à leur condition de vie. Si je leur donne des exercices à refaire, il faut qu’elles puissent les faire sans matériel. » 

Les pathologies se répètent : maux de dos, d’épaules, de genoux... 

« Elles dorment souvent dans des fauteuils qui ne s’allongent pas. C’est très inconfortable. Beaucoup ont mal au dos parce qu’elles dorment mal, et aux jambes parce qu’elles marchent énormément. » 

Hélène reçoit entre quatre et dix femmes par matinée. Certaines reviennent chaque semaine. 

« Elles sont reconnaissantes. On sent que ça leur fait du bien. Elles le disent, elles me sourient. C’est gratifiant. » 

Parfois, une histoire douloureuse surgit au détour d’une séance : la violence, l’exil, la maladie. 

« Ne serait-ce que de poser les mains sur quelqu’un, même si c’est une main technique, c’est une main qu’on peut prendre. Le dos, c’est souvent l’écran de beaucoup de choses. Mettre les mains sur leur dos, ça les détend. C’est à la fois physiologique et psychologique. » 

Et à ceux qui hésitent à franchir le pas du bénévolat, Hélène confie : 

« C’est gratifiant pour le bénévole. Ce sont des gens en dehors du système, qui n’ont pas accès aux soins, parce qu’ils ne sont pas assurés ou qu’ils n’osent pas. Il faut aller vers eux, ce n’est pas eux qui viennent vers nous. » 

 

 

 

Monique 

Tous les dimanches matin, au CHU Popincourt, Monique commence sa journée à 7h30. Elle prépare le café, installe les tables, découpe le pain et accueille les résidents pour le petit-déjeuner. 

« C’est comme un petit restaurant. Les gens viennent, on discute, on rit. » 

Monique est arrivée en 2023, sur les conseils d’une amie. 

« Je voulais faire du bénévolat depuis longtemps. J’avais contacté une autre association qui ne m’avait pas rappelée. Alors, quand on m’a parlé du Samusocial, je n’ai pas hésité. » 

Seule bénévole le dimanche, elle sert entre 25 et 30 personnes. 

« Certains sont en fauteuil, je vais les voir pour leur déposer le plateau. D’autres viennent directement se servir. » 

Petit à petit, des liens se sont tissés. 

« C’est devenu comme une famille. On se reconnaît, on se salue. » 

Elle raconte, amusée : « Il y a Monsieur C. À chaque fois qu’il me voit, il me dit : “Madame, vous êtes charmante !” Ça me fait rire. Ces petits mots-là, ça fait du bien. » 

Pour Monique, le bénévolat, c’est simple : « Partager mon temps, ça me plaît. Ça fait du bien d’aider les autres, de participer à l’avancement de la société du pays qui nous héberge. » 

Et le Samusocial de Paris, pour elle, c’est : « L’humanisme. » 

Trois parcours, une même conviction 

Maryline, Hélène et Monique ont des missions très différentes, mais elles partagent la même conviction : donner du temps, c’est recevoir bien plus encore. Qu’il s’agisse d’un cours de français, d’une séance de kiné ou d’un petit-déjeuner servi avec le sourire, leur présence redonne sens à ces lieux d’accueil. Leur engagement prouve qu’il est possible, à tout âge et avec tout parcours, de rejoindre le Samusocial de Paris comme bénévole. 

Plusieurs missions existent, si cela vous intéresse : je veux aider  

Un immense merci à Maryline, Hélène, Monique et à tous les bénévoles du Samusocial de Paris pour leur engagement au quotidien ! 

 


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