Le centre de l’Hôtel de Ville, vu par les femmes accueillies | Samusocial de Paris
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Le centre de l’Hôtel de Ville, vu par les femmes accueillies

11 Jan 2019 • Témoignage

Un mois après l’ouverture du centre d’accueil pour femmes de l’Hôtel de Ville de Paris, les 39 lits de la salle des Tapisseries affichent complets. Leurs occupantes nous livrent leurs premières impressions sur ce tout nouveau lieu, géré par nos équipes.

« Ici, c’est vraiment bien. La Maire est une dame de cœur ». Massamdjé a posé ses valises dès l’ouverture du site, le 11 décembre dernier. Elle a passé les fêtes ici, en compagnie de ses nouvelles colocataires. « Au jour de l’an, on a diné avec Madame Hidalgo : c’était un honneur pour nous ! Il y avait un spectacle de danse, c’était super. On a fini par se lever et danser un peu avec la troupe ».
Massamdjé a vécu sans logement pendant quatre mois avant de trouver refuge à l’Hôtel de Ville. « Je tournais dans les centres quand le 115 me trouvait une place ; puis on m’a appelé pour me proposer une solution d’hébergement sur plusieurs jours. Je pensais aller dans un foyer, mais quand j’ai vu où c’était, j’ai été très impressionnée ! ». La journée, Massamdjé peut s’entretenir avec Léa, l’assistante sociale chargée d’aider les femmes dans l’ensemble de leurs démarches. « Elle nous met sur le droit chemin et nous console aussi ».

 

Une jeune femme se repose dans le centre.

 

Une stabilité retrouvée
Assise à côté de Massamdjé, Fatou a quitté Limoges après son divorce et a rejoint sa cousine à Paris. Le mari de cette dernière n’appréciant pas la chose, Fatou s’est retrouvée sans logement à la gare de Lyon où elle a vécu une semaine, avant d’être hébergée au Chapsa de Nanterre.
« Quand je suis arrivée dans la capitale, j’étais complètement perdue, je pleurais souvent. C’était très dur de s’orienter. A l’Hôtel de Ville, on nous offre une stabilité, le temps nécessaire pour reprendre des forces et aller de l’avant. Les travailleurs sociaux et les animateurs nous portent secours quand l’une d’entre nous a une baisse de moral ».

Installée à la table du réfectoire, Fatima semble aussi satisfaite : « Ici, c’est comme la famille. En journée, je n’ai pas le temps de participer aux ateliers proposés par Joris, l’animateur. Je vais à mes rendez-vous médicaux : le cardiologue, le dentiste, le médecin pour mes pieds qui ont gonflé, sans compter les prises de sang que je dois faire. Sinon, je dors sur le canapé. On a accès à Internet, mais je ne sais ni lire, ni écrire. Puis à 19 heures, on peut s’installer dans le coin nuit, à la salle des Tapisseries. Je range mes affaires dans mon casier et je vais prendre une douche ».

Assa se repose sur le canapé. C’est l’une des plus jeunes occupantes du site. Elle est arrivée il y a 5 jours et reste un peu à l’écart du groupe, ne parlant pas français. Après des nuits passées dans le quartier de La Chapelle, la jeune femme résume : « Ici, c’est beaucoup mieux…mais ce n’est pas chez moi ».  

 

Certains prénoms ont été modifiés à la demande des femmes interviewées.

 


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